Le Cambodge un pays à
reconstruire
Programme de Siem
Reap En partenariat avec Buddhism
For Development
La gestion de
l’argent du parrainage
Superficie : 181 035 km2
Capitale : Phnom Penh
Population : 13 124 764 habitants
Population rurale :
79,3%
Taux de natalité : 45‰
Taux de mortalité : 46 ‰
Taux de fécondité : 5,2
Mortalité infantile : 106‰
Espérance de vie : hommes 51,5 ans et femmes 55 ans
Population sous-alimentée : 52%
Analphabétisme : 64%
Langues : cambodgien (khmer), français
Religions : bouddhistes (90%), musulmans
(2%), chrétiens
Monnaie : riel
PNB : 290$ par habitant (en 2003)
PIB : 105$ par habitant (en 1998)
Dette extérieure :
2 040 millions de $
Enfants du
Mékong au Cambodge :
Scolarisation
des enfants pauvres dans les villages isolés de la province de Banteay Meanchey, Battambang et
autour de Phnom Penh, et
d’étudiants à Phnom Penh.
Accueil d’enfants et d’étudiants dans des foyers de structure familiale.
Premières
actions au Cambodge : 1992
49 programmes
27 responsables
plus de 1200 parrains
2023 enfants
parrainés
19 foyers EDM
dans le Nord Ouest
2 foyers EDM à Phnom Penh
5 volontaires bambous :
2 à Banteay Chmar, 1 à Sisophon, 2 à Phnom Penh
Chaque grade
correspond à une classe en France : grade 1 = Cp jusqu’au grade 12 =
terminale.
L’école est gratuite
mais l’uniforme est obligatoire. L’inscription et les fournitures coûtent
chers.
Les cours sont
souvent divisés entre le matin pour une classe, l’après-midi pour une autre
classe.
Les vacances
scolaires se situent entre juillet et septembre.
Un système
d’attribution de cotes existe pour les bacheliers : A, B, C, D, E et F.Ils
peuvent poursuivre ensuite différents cursus sur Phnom
Penh. Les études étant très chères, Enfants du Mékong n’accueille dans
ses foyers que les jeunes ayant obtenu une mention A, B, C ou une autre mention D entraînant une
admission en filière publique. Ceux qui auront obtenus une autre mention sont
orientés vers des études d’instituteurs, de professeurs de collège ou des
formations professionnelles.
Le Cambodge est
un pays qui happe, qui hante, qui fait frissonner. Un pays qui se remet
lentement des blessures physiques et morales de la guerre civile qui poussa les
Khmers rouges à exterminer, sous couvert d’idéologie
communiste exacerbée, plusieurs millions de leurs compatriotes. Quelques faits
pour mieux comprendre…
Le Cambodge est un
pays enclavé entre la
Thaïlande (à l’ouest), le Laos (au nord), et le Vietnam (à l’est). Sa superficie
est de181.035 km2. Le pays compte environ 10 millions d’habitants
(dont 45% âgés de moins de 15 ans). Sa capitale est Phnom
Penh. Son régime politique est une Monarchie
constitutionnelle.
Difficile de
résumer en quelques phrases une histoire aussi tourmentée que celle du
Cambodge…
Mars 1970. Le pays est indépendant
depuis 1953. Sihanouk, chef de l’Etat est en voyage
en France et le Général Lon Nol, soutenu par les Américains, renverse le régime et
devient Premier Ministre.
Sihanouk réagit immédiatement en format un « contre-gouvernement »
au sein duquel naîtront les Khmers rouges. C’est le début de
l’anarchie eu Cambodge.
17 avril 1975. Les
Khmers rouges sont maîtres de Phnom Penh
et prennent possession des points stratégiques de la ville. En l’espace de 48
heures, les occupants procèdent à l’évacuation totale de la capitale. Habitants et réfugiés (environ 2,5
millions de personnes) sont déportés de force vers les campagnes du nord et de
l’ouest du pays. Cet exode coûtera la vie à des dizaines de milliers de
déportés. C’est « l’année zéro ».
Toutes les valeurs traditionnelles du peuple cambodgien sont remises en question et l’Angkar – organisation suprême des Khmers rouges – n’hésite pas à éliminer toute personne susceptible de s’opposer au régime.
Janvier 1979. Le Vietnam envahit le
Cambodge, renverse le gouvernement de Pol Pot et installe un nouveau
gouvernement dirigé par deux anciens officiers Khmers rouges réfugiés au Vietnam,
dont Hun Sen.
23 octobre 1991. Après le retrait de
l’armée vietnamienne, les accords de paix au Cambodge sont
signés à Paris sous
l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU. L’autorité provisoire de l’ONU pour le
Cambodge, l’APRONUC, a tout pouvoir pour accomplir sa
mission : rétablissement de la paix, retour des réfugiés, mise en place
d’un nouveau pouvoir politique, organisation d’élections libres et
reconstruction du pays.
Mai 1993. Les
premières élections
mettent en place l’assemblée constituante. Le FUNCINPEC (sihanoukiste) et le
PPC (ancien parti proche d’Hanoi) en sortent largement vainqueurs. Sihanouk promulgue la Constitution du
Gouvernement Royal Cambodgien et redevient roi du pays. Fin de la mission de l’APRONUC, c’est le début de la démocratie.
Mais le bilan de l’ONU est mitigé : le déploiement des casques bleus
a déversé sur le pays une manne financière qui a essentiellement profité aux
commerçants et aux prostituées. Nombre de Cambodgiens se retrouvent au chômage et les réfugiés s’entassent dans des bidonvilles, incapables de retrouver leur logement
et leur ancien emploi. La délinquance s’accroît.
Juillet 1997. Coup d’état et violents combats entre les troupes
loyales au FUNCINPEC et celles affiliées au PPC, notamment à Phnom Penh et dans le nord-ouest du pays. Le PPC prend le
contrôle du Cambodge.
Lors des élections
de février 2002, le PPC
a très largement renforcé son pouvoir.Hun Sen (PPC) reste premier ministre, et
le Prince Ranariddh (FUNCINPEC) est président de l’Assemblée Nationale. Chea Sim
(président du PPC) est chef d’Etat par intérim et
président du Sénat. Seuls quelques ministères sont bicéphales (PPC et
FUNCINPEC), dont ceux de l’intérieur et de la Défense. En outre, le décentralisation des pouvoirs a redonné un pouvoir
d’action bienvenu aux communes.
Le Cambodge est l’un
des pays les plus pauvres au monde. Il possède une économie libérale bien que le pouvoir soit assez
autoritaire.
Les deux principales
ressources du Cambodge sont le bois (teck essentiellement) et le
caoutchouc. Le
tourisme – notamment
grâce aux temples d’Angkor – augmente d’année en année.
Le pays n’a
pratiquement pas d’industrie (environ 5% du PIB). L’agriculture occupe une place
prépondérante.
Cependant, le
Cambodge est littéralement anéanti par le fléau de la corruption qui sévit à tous les niveaux et qui
prive d’u certain nombre de ressources. Les Cambodgiens survivent
essentiellement grâce au soutien d’organismes internationaux et
humanitaires. Leur aide
représente presque la moitié du PIB.
Comme tous les
autres, le Ministère de l’Education est touché par le fléau
national, la corruption,
du plus haut au plus bas niveau de l’échelle du pouvoir et de l’enseignement.
Les professeurs sont payés par le gouvernement, mais leur salaire (cf. encadré) ne leur permet pas de vivre correctement. Pour
compléter leurs revenus, ils ont donc pris l’habitude de
racketter leurs élèves : entrée payante dans la salle de classe, cours
supplémentaires le soir obligatoires mais payants, vente des copies et sujets
d’examens…
Ainsi, si l’école
est officiellement gratuite (sauf pour les lycées, où l’inscription est payante), les élèves
doivent disposer d’une certaine somme pour rétribuer leurs professeurs, sous
peine d’échouer à leurs examens de fin d’année.
Depuis le début
de l’année 2001, le gouvernement accorde une aide financière aux collèges at permet aux élèves d’emprunter leurs livres scolaires au
lieu de les acheter eux-mêmes. Cependant, les lycées ne reçoivent encore aucune
aide gouvernementales, et ce malgré les campagnes menées par l’UNICEF.
Par ailleurs, le
budget national consacré à l’éducation devrait passer de 7% à 17%, si l’on en
croit les promesses électorales de février 2002.
LE SYSTEME SCOLAIRE AU CAMBODGE |
|
Maternelle |
Mataï
(2 ans) |
Ecole primaire |
Grades 1 à 6 |
Collège |
Grades 7 à 9 |
Lycée |
Grades 10 à 12 |
LE SALAIRE DES PROFESSEURS |
|
Ecole primaire |
600 baths, soient 15 € / mois |
Collège |
800 baths soient 20 € / mois |
Lycée |
1000 baths soient 25 € / mois |
POURCENTAGE DE REUSSITE AU BACCALAUREAT |
|
1999 |
86 % |
2000 |
50 % |
2001 |
23 % |
Ces résultats
peuvent paraître médiocres, mais il faut savoir que les examens étaient
jusqu’à maintenant complètement faussés par la tricherie et la corruption. Seuls les élèves qui avaient les moyens
de rétribuer leurs professeurs et surveillants pouvaient obtenir leur baccalauréat,
ne laissant donc aucune chance aux enfants les plus pauvres.
Depuis quatre
ans, le Ministère de l’Education a décidé de mettre
un frein à ces pratiques, installant un cordon militaire
autour des écoles lors des examens, fouillant systématiquement les élèves et dispersant les
professeurs dans des lycées qu’ils ne connaissent pas. L’anonymat des copies a
été instauré.
En outre, depuis
la rentrée 2002, l’admission à l’université ne s’effectue plus sur concours
mais au regard des résultats du bac : seuls les élèves ayant obtenus un A,
B ou C à l’examen ont accès gratuitement aux études universitaires. Mais les
places étant limitées, un A s’achèterait 3000$… Les bacheliers n’obtenant qu’un
D sont contraints de payer l’inscription – s’ils le peuvent – ou de se reporter
sur des formations privées… ou de retourner dans la rizière.
En partenariat avec Buddhism
For Development
Cette province
du Cambodge est l’une des plus connues en raison de sa proximité
avec les fameux temples d’Angkor. La ville de SIem Reap
se transforme année après année. Des hôtels de toutes catégories poussent comme
des champignons. Tous ces travaux de construction fournissent du travail aux
familles qui habitent dans un rayon de 30 km
alentours. Le tourisme explose… et pourtant, bien des villages restent
à l’écart de cette manne financière qui se déversent sur la région.
Cependant, la
plupart des biens de consommation utilisés dans l’hôtellerie est
importée de Thaïlande. Les Khmers n’étant pas encore capables d’assurer un suivi
quotidien de leurs productions.
Le reste de la
province vit de la riziculture ainsi que les personnes qui habitent à
proximité du lac Tonle Sap.
Les familles de la région de Siem Reap sont particulièrement
touchées par certains fléaux sociaux : alcoolisme, violences conjugales, éclatement familial,
parents atteints par le sida. Familles où les enfants travaillent pour subvenir
aux besoins de leurs parents.
La visite des
familles nous entraîne dans plusieurs villages. Un vieux village à 15 km à l’ouest de la ville. Paillotes au milieu des rizières,
petites maisons à proximité de la rivière, qui sont inondées chaque année
pendant la saison des pluies.
Tout aux
alentours de la ville de Siem Reap,
un bon système d’irrigation remis en état assure l’approvisionnement des villages. Mais
pendant la saison sèche, dans le reste de la province, les paysages sont
presque désertiques. Grandes étendues calcinées par la pratique de la culture
sur brûlis. Petits
villages isolés, abrités par quelques arbres. L’eau devient alors bien rare et
les villageois font parfois plusieurs kilomètres à pied pour rapporter quelques
seaux d’eau d’un puits ou d’une mare.
Viennent alors
se greffer tous les problèmes de santé devant lesquels les villageois sont bien
dépourvus : paludisme, dengue, dysenterie, tuberculose…
L’association a été créée en 1990 par
M. Monychenda, ancien bonze, qui souhaitait faire
quelque chose pour aider au développement et à l’éducation de son pays, le
Cambodge. La création de BFD a suivi le retour au pays des réfugiés des
camps de Thaïlande.
BFD est une
association composée essentiellement de personnel khmer. Ils ont 8 bureaux dans
le nord-ouest du pays, région qu’ils considèrent comme étant l’une des plus
pauvres du Cambodge.
Les objectifs de
BFD sont les suivants :
- la
santé
- l’éducation
- l’agriculture
BFD est donc
dans une optique de développement durable en essayant de donner aux jeunes
khmers les atouts qui leur donneront un avenir un peu plus stable.
Chacun des
bureaux de BFD est composé de personnes qui connaissent parfaitement bien les
difficultés rencontrées par les populations locales. Ils sont très à l’écoute
des familles et assurent un suivi personnalisé de chacune d’entre elles.
BFD représente
donc un appui très solide pour aider les
familles qui en ont le plus besoin.
I – 3 LES PRINCIPAUX PROJETS DE BFD SONT LES SUIVANTS :
CIC – Community
Information Center : projet de formation informatique et
d’information des populations via internet. Ce projet
est financé par la Fondation d’Asie et permet à des centaines de jeunes, issus
de villages très reculés, de se former.
Castor Oil
Project : projet
visant à améliorer les revenus des familles d’agriculteurs. BFD leur fournit
des graines de Castor Oil et leur apprend à le
cultiver. BFD rachète ensuite leur production afin de la vendre à une
entreprise thaïe.
Morality
Education : chaque semaine, une vingtaine de personnes se réunissent
dans les bureaux du BFD et suivent une formation « morale », leur
donnant ainsi certains repères. Une autre fois, de retour dans leur village,
les personnes deviennent à leur tour formatrices pour
les autres villageois.
Mobile Civic
Education : des
volontaires khmers passent de villages en villages et éduquent les gens afin
qu’ils connaissent leurs droits et leurs devoirs.
Water
Pound Project : création de mares, notamment dans la région nord,
permettant aux habitants d’avoir une réserve d’eau toute l’année, y compris
pendant la saison sèche.
Programme forestier : la déforestation est un des gros problèmes
du Cambodge. En effet, le commerce du bois et la pratique de la culture sur
brûlis ont détruit la plupart des forêts.
Le niveau de vie
très bas des populations dans les villes pousse les gens à s’exiler à la
campagne et à défricher en brûlant, afin d’avoir un petit terrain à exploiter.
BFD cherche à sensibiliser les khmers sur ce sujet : leur faire comprendre
que les forêts ont une grande importance écologique et leur apprendre de
nouvelles techniques agricoles, permettant d’améliorer leur rendement, sans
pour autant détruire l’environnement.
Home Best Care : ce programme vise à aider en priorité
les familles touchées par le sida. BFD leur apporte un suivi médical de toute
première nécessité et les oriente vers des centres de soins appropriés.
BFD apporte
également un soutien psychologique et matériel (nourriture, vêtements…) aux
familles. Des volontaires de
l’association circulent donc de villages en villages et apporte leur
soutien aux familles qui sont dans le besoin.
Grâce à tous ces programmes, le personnel de BFD a acquis une excellente connaissance des besoins des familles. BFD est vraiment proche des villageois et travaille en totale confiance avec eux.
Enfants du Mékong a toujours eu à cœur de soutenir les initiatives locales et de répondre aux besoins exprimés par les populations.
A la demande du
fondateur du BFD, M. Monychenda, EDM a décidé de
lancer un programme de parrainages dans la province de SIem
Reap. Ce programme inclut plusieurs villages,
relativement isolés et éloignés les uns des autres.
Le principe est
le suivant : aider les plus pauvres mais également donner
un coup de pouce aux familles qui sont déjà en marche pour se sortir de la
situation difficile dans
laquelle elle se trouvent.
LE parrainage
servira à financer tous les frais de scolarité des enfants (fournitures, uniformes,…). Par ailleurs,
le personnel de BFD fera chaque mois le tour des familles afin de leur distribuer
quelques denrées essentielles : riz, huile, savon, shampooing, lessive… Enfin, lorsqu’un
besoin particulier sera exprimé par l’une des familles (achat d’un outil de
travail, réfection du toit de la maison…) nous essaierons d’y répondre au
mieux.
Lors de notre
passage à Siem Reap, nous
avons pu visiter quelques villages concernés par ce nouveau programme de
parrainages…
Nous avons été
particulièrement marqués par la visite de la famille de Hum
Nay.
Hum Nay a 9
ans et étudie en grade 1 (CP).
Elle habite avec
sa famille dans le village de Steung Prey Scok, dans une petite maison en bois et toit de chaume. La
maison est à peine finie. Derrière, l’immense étendue de la rizière.
Hum Nay a deux petites sœurs, âgées de 8 et 4 ans, qui ne vont
pas à l’école. Le père a perdu une jambe en sautant sur une mine, alors qu’il
était gardien du village. Il va malgré tout en vélo à quelques kilomètres de là
pour pêcher. La maman est atteinte de tuberculose depuis 4 ans. Squelettique,
la maman de Hum Nay reste toute la journée dans son
hamac à se reposer. La quasi-totalité des revenus de la famille sont utilisés
pour payer le traitement de la mère.
Une tante qui
habite à proximité donne un coup de main pour s’occuper des enfants et de la
maison.
En parrainant
Hum Nay, EDM souhaite la soutenir, elle et sa
famille, le plus loin possible dans ses études… Si Hum Nay
réussit, c’est toute sa famille qui pourra en bénéficier également !
Au nom de tous
ces enfants que vous aidez par la parrainage, nous
vous remercions du fond du cœur.
Etienne et Thérèse Teillard
Volontaires Enfants du
Mékong