SOMMAIRE

 

Le Vietnam :

            Géographie

            Histoire récente

                        La guerre du Vietnam

                        Les boat-people

                        La Doïe Moïe

            Situation économique

            Culture et coutumes

                        Religion

                        Fêtes

                        Savoir-vivre

            La scolarité

                        Le système scolaire

                        Les coûts de scolarité

            L’action d’Enfants du Mékong au Vietnam

 

Programme de parrainage de Lang DIen

            Quelques mots sur la région

            Le programme

 

 

LE VIETNAM

 

On réduit souvent le Vietnam, quand on le connaît peu, à la guerre qui l’a profondément marqué. Mais qu’est devenu le Vietnam aujourd’hui ? Un pays aux mille couleurs, mélange de chapeaux coniques, de rizières, de vélos, de pagodes. C’est aussi un pays qui reste, malgré ses efforts, encore très pauvre et qui tente une alliance paradoxale : faire cohabiter une idéologie communiste encore sévère avec un système capitaliste sans limite

 

I – Géographie

 

            Le Vietnam est recouvert en grande partie de montagnes et de collines. Entouré de la Chine, du Laos et du Cambodge, toute sa côte Est donne sur la mer.

            La superficie est de 333 000 km2 pour une population de 80 millions d’habitants.

            La capitale Hanoi est la deuxième plus grosse ville après Ho Chi Minh ville, anciennement appelé Saïgon.

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II – Histoire récente

 

            L’histoire du Vietnam reste profondément marquée par les diverses invasions chinoises et occupations étrangères, dont la dernière est celle des japonais à l fin de la deuxième guerre mondiale. Protectorat français au nord (Tonkin) et au centre (Anam), colonie française au sud (Cochinchine) de 1887 à 1945, le Vietnam est unifié sous l’impulsion de l’empereur Bao Daï en 1946.

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            La guerre du Vietnam :

            Sous l’autorité d’Ho Chi MInh, les communistes refusent la suzeraineté de l’empereur et sa politique d’alliance avec le France ; soutenus par la Chine, les troupes communistes défont les troupes vietnamiennes loyalistes et le corps expéditionnaire français à Dien Bien Phu. Les accords de Genève (1954) établissent la partition du Vietnam en deux états, démarqués par le 17ème parallèle (Hué) : la république démocratique du nord Vietnam, devenue communiste, et le sud Vietnam, où l’empereur nomme Ngo Dinh Diem comme premier ministre du nouvel état. Ce dernier, soutenu par les américains, évince l’empereur et fonde la république du sud Vietnam.

 

            Mais les Vietcongs multiplient attentats et embuscades pour essayer de s’emparer de la république du  sud Vietnam. Celle-ci résiste et obtient l’aide massive des américains en 1965. La guerre fait l’objet d’engagements considérables de part et d’autre. Sous la pression de mouvements d’opinions parfaitement orchestrés, l’armée américaine, abandonnée par son opinion publique et la communauté internationale, retire son aide aux troupes du sud Vietnam en 1973, après la signature des Accords de Paris. Le sud Vietnam, brusquement sans appui, alors que son ennemi du nord bénéficie de l’aide massive du « Grand Frère » soviétique, ne résiste pas à l’offensive d’avril 1975.

 

            La guerre est finie, le bilan est désastreux : un pays ravagé, un carnage humain. La guerre du Vietnam marquera longtemps les mémoires, de nombreux films relateront l’apocalypse que fut cette guerre. Les Vietcongs, communistes,  sont désormais au pouvoir, tous les postes de commandement de l’ancienne république du sud sont pris par les nord Vietnamiens. Ces derniers réunissent le Vietnam sous le nom de République socialiste du Vietnam.

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            Les boat-people :

            Terme utilisé par le journaliste français Michel Tauriac, pour désigner les populations qui voudront à toute force s’enfuir de 1975 à 1989. Commence alors l’exode le plus considérable de l’histoire contemporaine ; plus d’un million et demi de gens fuient le régime communiste, notamment par la mer de Chine ou dans le golf de Siam. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont exécutées ou envoyées en camp de concentration appelés « camp de rééducation ». La population fuit notamment en bateau au prix de risques insensés et est pour près de la moitié (700.000 personnes) noyée à cause des gardes côtes, des pirates ou de la mousson.

 

            Cette période terrible voit naître d’innombrables actions de solidarité envers les victimes. Citons parmi elles, l’action de Bernard Kouchner rendu célèbre par son bateau-hopital, « l’Ile de lumière », celle de Père Ceyrac et d’Enfants du Mékong, particulièrement actifs dans les camps de réfugiés en Thaïlande, à Hong Kong, en Malaisie ou aux Philippines. En France, aux USA, en Australie, au Canada, l’accueil des réfugiés est considérable. Ceux-ci sont particulièrement appréciés par leur volonté manifeste de s’intégrer et de travailler avec ardeur. EDM sera particulièrement actif pour organiser leur intégration.

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            La Doïe Moïe :

            Depuis 1991, le pays s’ouvre aux dollars, c’est « le renouveau » : la privatisation est massive, les régions bénéficient d’une grande autonomie, l’embargo américain est levé en 1994, la libéralisation économique est lancée et les frontières ouvertes aux capitaux étrangers. Une légère ouverture idéologique est amorcée. Celle-ci ne va pas jusqu’à l’application des Droits de l’Homme au profit des populations minoritaires chassées de leurs terres, dont s’emparent « les capitalistes rouges » venus du nord pour rentabiliser ces sols. C’est la raison des récents soulèvements des montagnards de ces dernières années (mars 2001).

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III – Situation économique

 

            La monnaies vietnamienne est le dông : 1 € = 18000 à 20000 dôngs selon le cours du moment. Toutes les réformes vont dans le sens de l’économie de marché. Aide à l’initiative privée, encouragement aux investissements étrangers (joint-ventures), entrée dans l’ASEAN en 1995. Mais la situation reste difficile : l’inflation perdure, ralentissement du développement suite à la crise économique asiatique, mais aussi forte corruption. Le Vietnam exporte principalement du riz et du café. L’industrie représente un tiers du PIB (textile, confection de chaussures…). Le secteur des services représente 40% du PIB. Le tourisme se développe.

 

            Pourtant la pauvreté est encore grande, et les disparités entre riches et pauvres s’agrandissent.

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IV – Cultures et coutumes

 

            Religions :

            La religion est très présente dans la vie des vietnamiens. La moitié d’entre eux sont bouddhistes. Le confucianisme venu de Chine, et l’animisme s’y mélangent souvent. Le catholicisme (entre 10 et 20%) se développe et est très présent par son activité sociale. L’islam progresse au sud-ouest, notamment chez les champs. La vie et les coutumes sont souvent très empruntes de religion.

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            Fêtes :

            La plus grande fête à connaître est la fête du Têt. C’est le nouvel an. On le célèbre entre le 1er et le 7ème jour de l’année lunaire, vers fin janvier, début février. Les vietnamiens ont droit à quelques jours de congés. Les boutiques ferment : chacun est prêt à accueillir les âmes des morts qui reviennent sur terre. C’est souvent l’occasion de faire éclater de nombreux pétards pour accueillir les morts et chasser les mauvais esprits. Depuis 1995, ils sont interdits, car ils font de nombreux morts chaque année…

 

            Le 15 mai c’est la fête de la naissance, de l’illumination et de la mort de Bouddha. Des lanternes sont accrochées dans les maisons et dans les pagodes et des processions se déroulent pendant la soirée.

 

            Le 15ème jour du 8ème mois lunaire est célébré la fête de la lune. Les enfants défilent dans la rue avec des lanternes en forme d’animaux et l’on confectionne des gâteaux en forme de lune.

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            Savoir vivre :

            Les vietnamiens, et les asiatiques de manière générale, mettent un point d’honneur à ne pas perdre la face. Rares seront les fois où vous verrez un vietnamien s’énerver. Il ne faut jamais prendre à défaut un vietnamien, toujours lui laisser une porte de sortie. Lui faire perdre la face est extrêmement grave : la confiance est rompue, le dialogue n’est plus possible.

 

            Les asiatiques cherchent toujours à répondre ce que vous souhaitez entendre et non la vérité. Ainsi, quand vous demandez votre chemin, la personne en face de vous vous donnera coûte que coûte une réponse, même si elle ne sait pas. Vous serez alors surpris de n’avoir toujours pas trouvé votre route !

 

            Il ne faut jamais toucher la tête des enfants.

            Assis, au sol bien souvent, vos pieds ne doivent jamais pointer vers quelqu’un, vous vous mettez en tailleur, ou mettez les pieds sur le côté en arrière.

            On se déchausse avant d’entrer dans une maison et dans une pagode.

 

            Vous verrez souvent les femmes très couvertes : gants qui remontent sur les bras, vêtements longs. Cela tient à la fois de la pudeur, mais aussi parce que la peau blanche est un critère de beauté. Sur les plages, les vietnamiennes se baignent le plus souvent habillées.

 

            Quand vous offrez un cadeau, la politesse veut qu’on ne l’ouvre pas en votre présence. Ne vous vexez donc pas !

 

            Enfin marchander est normal. Les prix ne sont jamais fixés, le marchandage est attendu par les commerçants. Si vous êtes étrangers, les marchands multiplient facilement par deux ou trois le prix réel de l’objet qu’il souhaite en retirer.

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V – LA SCOLARITE

 

En 2002, environ 86% des enfants fréquentaient l’école primaire, et 67% l’école secondaire.

 

            Le système scolaire :

            Le système scolaire vietnamien est resté calqué sur le système français. Entre 2 et 6 ans, les enfants peuvent aller à la garderie, permettant à leur maman de travailler aux champs. A partir de 6 ans, les enfants rentrent à l’école primaire, en LOP1, équivalent au CP en France. La primaire dure cinq ans. Ils enchaîneront ensuite par le collège, du LOP6 au LOP9 (6ème à la 3ème en France), et le lycée pendant 3 ans (LOP10 au LOP12).

 

            La garderie dure 2 ou 3 ans et les établissements sont pour la plupart tenus par des religieuses. Celles-ci leur enseignent le chant, le dessin, comment vivre en communauté (cours de politesse…). Les enfants font du sport, une sieste tous les jours, et ont un repas consistant et équilibré le midi.

 

            A l’école primaire, les enfants apprennent le vietnamien, la grammaire, la géographie, l’histoire, l’instruction civique, et font du sport. Ils n’ont cours que le matin, l’après-midi étant consacré aux révisions, ou à l’aide domestique à la maison. La plupart s’occupent des animaux, ou vont à la pêche. En fin de LOP5 (CM2), les enfants doivent réussir un examen pour passer au collège.

 

            Les collégiens apprennent en plus l’anglais. Comme en primaire, ils n’ont cours que le matin, et l’après-midi est souvent utilisé pour prendre des cours supplémentaires payants dispensés par leurs professeurs, et parfois même obligatoires. Pendant longtemps, la pratique de l’anglais était interdite : ainsi les enfants l’apprenaient mais n’avaient pas le droit de parler la langue, ce qui ne favorisait pas les progrès. En fin de LOP9 (3ème), les élèves doivent passer un  examen.

 

            4 filières sont proposées au lycée : général, scientifique, médical ou littéraire. A la fin du LOP12 (terminale), ils passent le baccalauréat. 90% des élèves le réussissent chaque année.

 

            Après l’école, les jeunes ont la possibilité de poursuivre, comme en France, leurs études à l’université, ou des cursus plus spécialisés : ingénieur, médecine, anglais, informatique… Ils ont deux sessions d’examens pendant l’année.

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            Les coûts :

            Voici un petit tableau récapitulatif pour vous faire une idée des coûts de scolarisation en fonction du niveau des enfants :

 

Niveau

Garderie

Primaire

Collège

Lycée

Université

Coût de base (frais de base, plus activités hebdomadaires, ménages, électricité…)

200.000VND par mois en demi-pension

400.000 VND par an

450.000 VND pour l’année

535.000 VND pour l’année

Anglais : 3,6millions VND

Médecine, informatique : 4millions VND

Economie : 2,5 millions VND par an

Uniforme (1 par an obligatoire)

Non

30.000 à 60.000 VND

50.000 à 100.000 VND

180.000 VND (pour les filles) ou 140.000 VND (pour les garçons)

 

Cours supplémentaiers

Non

20.000 VND / mois

40 à 50.000 VND / mois

40 à 50.000 VND / mois

 

Demi-pension

6.000 VND / j

6.000 VND / j

6.000 VND / j

6.000 VND / j

 

Matériel

 

Tenue de sport : 70.000 VND

Cahier : 2.000 VND

Livres : 15 à  100.000 VND

Vélo : 300 à 600.000 VND

Livres et photocopies

TOTAL

360.000 VND / mois (avec le repas de midi) ≈ 18 €

1 million de VND / an (sans le repas de midi) ≈ 50 €

1,3 millions VND / an (sans repas de midi) ≈ 65 €

1,5 millions VND / an (sans le repas de midi) ≈ 75 €

Très variable en fonction du cursus, il faut compter en plus le logement

 

            L’école n’est à la base pas très chère. Mais un certain nombre de frais sont à payer en plus, qui rendent l’école au final très coûteuse. Les cours supplémentaires sont indispensables voire obligatoires à partir du collège. Dispensés par les enseignants, ceux-ci ont trouvé cette méthode pour arrondir leur fin de mois, étant trop peu payés par le gouvernement (150.000VND / mois en garderie, 700.000 VND / mois pour les professeurs en primaire et collège, 1,2 millions VND / mois au lycée). Ils font souvent aussi payer les photocopies, ou organisent des fêtes et tombolas payantes et obligatoires. L’uniforme est obligatoire et il doit être racheté tous les ans.

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VI – L’action d’EDM au Vietnam

 

            EDM après être intervenu depuis 1981 aux côtés des boat-people dans les camps d’Asie su sud-est, agit au Vietnam depuis 1990. De nombreux responsables assurent le relais sur le terrain auprès des enfants parrainés. La plupart d’entre-eux sont des religieux. Par leur statut, ils sont amenés à côtoyer les plus pauvres et connaissent ainsi où sont les besoins les plus urgents. Sans distinction de religion ni d’appartenance politique, EDM vient en aide aux enfants les plus démunis, dont la situation familiale et financière justifie largement l’aide.

 

            Les vietnamiens sont très actifs et n’ont pas peur de travailler beaucoup : les demandes d’ouvertures de programmes sont nombreuses et se multiplient. EDM a ainsi 80% des parrainages au Vietnam.

 

            Leurs actions s’étendent du nord au sud du Vietnam. Ils ont mis la priorité sur le centre, plus pauvre, parce que surtout peuplé de minorités ethniques.

 

            Non déclarées au Vietnam, dans le seul but d’éviter la corruption pour que les enfants touchent la totalité de leur parrainage, EDM se doit de rester très discret. Le gouvernement connaît leur action et, dans la mesure où ils ne lui font pas d’ombre, il les laisse agir. EDM demande donc aux parrains qui se rendent au Vietnam pour rencontrer leur filleuls, de rester discrets, d’éviter de parler d’EDM autour d’eux, et de prendre contact avec EDM au moins deux mois avant le voyage prévu. EDM les met en relation avec le responsable local qui dira au préalable s’il est possible de venir leur rendre visite.

 

            Le parrainage est indispensable à ces enfants. C’est le responsable local qui remet l’argent aux filleuls ou à leurs parents. Chacun ensuite l’utilise prioritairement pour la scolarisation, mais aussi parfois pour la nourriture quand elle manque, l’habillement et les soins nécessaires. L’aide apportée vient bien au-delà de la scolarisation. Pour tous ces enfants qui pourront prendre le chemin de l’école, cela évitera qu’ils travaillent dès leur plus jeune âge.

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PROGRAMME DE PARRAINAGE DE LANG DIEN

 

I – Quelques mots sur la région

 

            Ce programme se trouve à 120km environ au nord-ouest de Vinh (dans le nord du Vietnam), dans une région très retirée, près de la frontière laotienne. Cette zone est difficile d’accès aux étrangers. Le climat politique y est tendu. La plupart des habitants de la région dont agriculteurs. La distance avec les centres économiques et culturels de cette zone, les champs stériles, la voie de communication accidentée (sentier en pente et ruisseau), et le temps rigoureux sont autant d’obstacles au développement de cette région et à l’amélioration des conditions de vie des villageois. Depuis la décollectivisatisation des terres au début des années 90, la plupart sont propriétaires ; ils possèdent des terrains proportionnels à la taille de leur famille (une famille moyenne possède environ deux saos, soit 1000m2 de rizières). Les rendements ont un peu augmenté avec la redistribution mais les revenus restent maigres et nombreux sont les enfants qui, arrivés à l’âge où les bras peuvent servir à nourrir la famille, doivent quitter les bancs de l’école pour prêter main forte aux champs ou récolter le bois dans les forêts environnantes.

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II – LE PROGRAMME

 

            Lang Dien est un village de montagnards ; ce terme de « montagnards » désigne l’ensemble des minorités ethniques qui peuplent la chaîne montagneuse du Vietnam. On compte plus de soixante ethnies différentes, chacune ayant sa propre langue, mais se référant à des traditions proches.

 

            Ce programme existe depuis 7ans. Le Père Fx Hoang Si Huong en est le responsable depuis 5 ans. Il est le curé du village de Lang DIen et il est aidé d’un traducteur afin d’assurer la distribution des courriers car il ne parle pas le français.

            Une école d’affection pour tous les enfants du village jouxte le presbytère : les salles de classe vont du niveau 1 à 5… L’école occupe une demie journée par jour, le reste du temps, beaucoup gardent le buffle familial, ou ceux d’un voisin propriétaire.

 

            Grâce à ce programme 41 enfants sont parrainés à Lang Dien et aussi dans les villages de Quan Lang et Lang Ha, et aide 72 enfants non-parrainés.

 

            Les filleuls peuvent ainsi suivre une scolarité normale, le parrainage leur permet également de se nourrir convenablement et d’aider l’ensemble de la famille.

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